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Les sept péchés capitaux

#1
Les sept péchés capitaux


les 7 péchés capitaux.jpg
Hors concours

Si l’on considère l’orgueil comme ambition, fierté, amour propre, honneur il ne peut être qualifié de péché…
Mais s’il reflète arrogance, dédain, mégalomanie, prétention il se révèle en véritable défaut…

De vouloir s’installer sur certain piédestal
En se prenant de haut et dédaignant le monde,
L’orgueil n’est qu’arrogance et péché capital,
Âme prétentieuse que vanité inonde…

Ne pouvoir affronter ni plus se relever,
Un fétu de fierté serait de bienséance
Afin de poursuivre vaillamment et braver,
L’orgueil en cette idée serait de bonne alliance…

En parlant d’avarice l’image d’un vieil Harpagon revient toujours à l’esprit…
Mais dilapider sans compter n’en est pas un moindre défaut…


Avide et grippe sou, cupide, rapiat, radin,
Amassant sans arrêt or, billets et piécettes,
Son mercantilisme le rend fourbe et mesquin,
L’avarice a tissé bien triste silhouette…

Dépenser sans mesure, sans songer à demain,
Être sous l’emprise d’une fièvre acheteuse
Conduit droit aux brouillards d’incertains lendemains,
Il faut se modérer en périodes douteuses…

Si l’envie exprime un sentiment de frustration vis-à-vis d’autrui, l’envieux ne connaitra jamais le bonheur…
Mais si nous n’éprouvions aucune envie…nous ne serions jamais aptes au bonheur…



Jalouser ses voisins, leurs voitures et leurs biens,
Envier les plus riches, rongé de convoitise,
Mâchonner, maugréer, ne serviraient à rien,
Sinon qu’à exhumer sa sordide sottise…

N’éprouver de désirs, n’avoir aucune envie,
Ne sentir d’intérêts, déclinent la déprime
En le néant blafard d’un vide de survie,
Ce titre de péché en cette voie ne rime…

La colère, piètre conseillère, peut conduire certains individus à un débordement frôlant une furie meurtrière
Mais n’est-elle pas aussi une « soupape » de sécurité ?


Sous accès de fureur, dépassant les pensées
Les mots tels des armes forcent à blesser, meurtrir,
Les coups peuvent pleuvoir, en cruelles brassées,
Cette ire rageuse conduit au repentir…

Colère mesurée, en tout état de cause
Libérer nos pensées, exulter nos rancœurs,
Crier nos ressentis, dire ce que l’on n’ose
Mais juste pour remettre les pendules à l’heure…

Luxation de l’esprit par débauche où Aphrodite incarnait la déesse de la luxure…Ces fresques orgiaques demeurent dans les mémoires…Un « luxe » de voyeurisme ou d’échangisme que le commun des mortels ne peut prétendre… sinon en ses jardins secrets…


Stupres d’obscénités de chair et de paroles
L’inceste tolère fornications perverses,
Quand Aphrodite touche en sa belle vérole
Les Borgia et Bacchus en ses foutres d’averses,

Mais tous ces libertinages en rêves d’orgasmes
Invitent les poètes à coucher leurs pensées,
En des sources limpides de leurs vers fantasmes
Luxure ne reflète aucun rut déplacé

Ces partisans du moindre effort qui répugnent toute idée de travail aussi bien physique que mentale remettent au lendemain ce qu’ils auraient pu faire dans l’heure même…Mais la caresse d’une paresse mesurée reste bénéfique

La nonchalance aigüe et la fainéantise,
La procrastination au rythme qu’il ne faut,
Ces maux lymphatiques demeurent une hantise :
L’oisiveté jugée en mère des défauts…

Mais l’on peut paresser en s’occupant l’esprit,
Rêver les yeux ouverts, allongé au soleil,
Farniente bienfaitrice au seuil de tout mépris,
Et raviver la flamme des songes en sommeil…

Gourmandise quel péché mignon tout enrubannée de sucre…des doigts délicats la porte avec délice
Ne pas confondre avec la goinfrerie, l’avalage sans dégustation…la voracité avide



Ils se bâfrent en morfals, insatiables ils avalent,
Sans déglutir ils bouffent et s’empiffrent et s’engluent
De boustifailles, de jus, ils crèvent la dalle,
Ingurgitant, rotant gloutonneries goulues,

Mais la délicatesse en une gourmandise
Où le raffinement subtil et d’élégance
Ne peut être goûté d’une grande méprise
Les saveurs éthérées portent à la quintessence

La génitrice de l’orgueil, de l’avarice, de l’envie, de la colère, le la luxure, de la paresse et de la gourmandise n’est –t’elle pas la bêtise ?
Les paroles de Jacques Brel le résume dans l « ’Air de la Bêtise »

Mère des gens sans inquiétude
Mère de ceux que l'on dit forts
Mère des saintes habitudes
Princesse des gens sans remords
Salut à toi, dame Bêtise
Toi dont le règne est méconnu
Salut à toi, Dame Bêtise
Mais dis-le moi, comment fais-tu
Pour avoir tant d'amants
Et tant de fiancés
Tant de représentants
Et tant de prisonniers
Pour tisser de tes mains
Tant de malentendus
Et faire croire aux crétins
Que nous sommes vaincus
Pour fleurir notre vie
De basses révérences
De mesquines envies
De noble intolérance
Mère de nos femmes fatales
Mère des mariages de raison
Mère des filles à succursales
Princesse pâle du vison
Salut à toi, Dame Bêtise
Toi dont le règne est méconnu
Salut à toi, Dame Bêtise
Mais dis moi, comment fais-tu
Pour que point l'on ne voie
Le sourire entendu
Qui fera de vous et moi
De très nobles cocus
Pour nous faire oublier
Que les putains, les vraies
Sont celles qui font payer
Pas avant, mais après
Pour qu'il puisse m'arriver
De croiser certains soirs
Ton regard familier
Au fond de mon miroir.







 

janu

Maître Poète
#2
A la fois journalistique par la prose et poétique par les vers.
Je croyais avoir vu toutes les facettes des péchés capitaux
mais tes connaissances en la matière donnent du suivi
et d'autres aspects que je découvre... et merci pour ce rappel
du grand Jacques Brel, moralisateur à ses heures !
Bise amicale